026 - Du photo-journalisme au photo-documentarisme - Olivier Laban-Mattei

 
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Olivier Laban-Mattei s’est fait un nom dans le photo journalisme en parcourant pendant 10 ans le monde pour l’AFP, couvrant notamment la guerre en Irak, la Georgie, les insurrections en Iran, ou le tremblement de terre en Haiti, reportages qui lui ont valu trois World Press Awards. Il s’est ensuite reconverti dans le photo-documentarisme et s’est consacré à des projets au long cours, qui lui permettent d’approfondir ses sujets et de diversifier son approche.

Dans cet épisode, on parle de l’approche news Vs l’approche documentaire, de l’utilisation du flou sous toutes ses facettes, des prix qui vous enferment dans une case, d’un film très improbable, d’obtenir un rendu argentique avec le numérique, de diversifier les approches, d’écriture, de narration et de parenthèses, mais surtout, on se demande si le terme exact, c’est bien « photo-documentariste ».

Bienvenue dans l'oeil d'Olivier Laban-Mattei.


A propos de l’invité: Olivier Laban-Mattei

Site web : https://labanmattei.photoshelter.com/

Instagram

 
 

Legos de l’épisode:

  • « Artiste je ne sais pas, en tout cas artisan, oui. C’est aux autres de décider que tu es un artiste »

  • « Métier c’est toujours un terme un peu étrange, moi j’ai l’impression que j’ai plusieurs activités qui avant tout me plaisent »

  • « Les livres qui nous nourrissent, qui nous font évoluer, qu’on copie avant de trouver notre propre voie, ils évoluent au fil des années et de notre expérience »

  • « Déclencher c’est une chose, diffuser c’en est une autre »

  • « En news, on fait avec ce qu’on a parce qu’il faut attraper le bon moment et qu’une fois qu’il est parti, il est parti »

  • « La question c’est surtout qu’est ce que je ne photographie pas? »

  • « J’essaie au maximum de ne pas perdre l’occasion de faire la photo, la diffusion vient dans un deuxième temps, le soir, quand on est devant son écran »

  • « Le flou doit apporter une plus-value, une part d’onirisme dans le projet que j’amène »

  • « En fonction du sens qu’on a envie de donner à son travail, parce qu’on raconte une histoire, on va avant tout traiter les images différemment, un peu comme un romancier qui en fonction du thème qu’il voudra développer va utiliser un champ lexical particulier »

  • « Ce qu’on pouvait faire en argentique en amont, c’est à dire choisir sa pellicule et décider du rendu, maintenant avec le numérique on le fait après, en post production »

  • « J’essaie de me rapprocher de ce côté argentique parce que je trouve que le côté lisse, le côté propre du numérique est un frein à la transmission d’émotions »

  • « Sur un projet long(...), on va diversifier les approches(...), faire un peu de portrait, contextualiser énormément, pas simplement m’arrêter sur des scènes à photographier et sur des gens, je vais avoir besoin de raconter leur environnement aussi »

  • « J’en reviens toujours à l’écriture, puisque de toute façon la photographie est une écriture aussi »

  • Sur les paysages dans ses reportages: « (ce sont) des respirations, parce que sur un projet long il y a besoin d’avoir des pauses »

  • « Il y a une narration, un début, un milieu, une fin, et au milieu il y a des pauses, des parenthèses. C’est ça aussi ces photos de paysages et ces portraits (dans de longs projets) »

  • Sur la beauté de ses photos de sujets difficiles: « Qu’un photographe cherche à faire de belles photos, je pense que c’est la base... on recherche tous des photographies dont le cadrage est bon, les personnages sont évocateurs, il se passe quelque chose, il y a une information et des émotions. Une belle photo, c’est une photo qui parle aux gens parce qu’elle a tous ces curseurs. »

  • « Si on voit qu’une image est bien structurée dans sa composition... on va aller vers elle... s’intéresser et rester, et c’est parce qu’on y reste qu’on va saisir l’information et qu’elle va rester gravée dans la tête »

  • « Si je peux donner un conseil aux photographes quand ils éditent leur travail, on a souvent tendance à regarder ses images le plus grand possible, j’aurais plutôt tendance à leur conseiller de les regarder en tout petit, parce que justement les compositions apparaissent beaucoup mieux quand on prend du recul »

  • « C’est William Klein qui disait que notre vie photographique se résume à deux secondes si on compte qu’une photo est prise en moyenne au 1/125eme de seconde »

  • « Le photographe ne part jamais seul, le photographe (de presse) tel qu’il est heroïsé n’existe pas. Il part avant tout avec son fixeur... qui va avoir une connaissance parfaite du milieu. Sans fixeur, on est à poil dans un pays en guerre. »

  • « On part parce qu’on a envie de raconter quelque chose, on reste parce qu’on se rend compte qu’il y a encore plus fort et plus important à raconter, et on y retourne parce qu’on a jamais fini »

  • « On parle de la guerre au moment où elle a lieu, il ne faut pas oublier de documenter l’après »

  • « La différence entre photo journalisme et documentaire, c’est peut-être le temps long et l’approche un peu personnelle qu’on met dans ses images »

  • « Les récompenses, ca a tendance à te mettre un peu hors sol, et à répondre plus aux attentes des gens qu’à tes propres besoins »

  • « Quand on commence dans la vie, on a une évolution de carrière... on monte les échelons comme on dit, et du coup le salaire va avec. En photo journalisme, le photographe doit systématiquement se remettre en question et faire comme si chaque reportage était le premier. Rien n’est jamais acquis. On est toujours en concurrence avec les photographes qui arrivent sur le marché, qui est très restreint. »


Dans cet épisode, on parle de:

  • La Photo de sa signature mail, dont Olivier nous parle pendant l’épisode:

 
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A propos du Podcast:

Hôte: Julien Pasternak - Instagram - LinkedIn

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Générique d'intro: Joakim Karud (https://soundcloud.com/joakimkarud) 

Générique de fin: Dyalla Swain (http://soundcloud.com/dyallas)

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